Philosophie : Aparigraha, le détachement

Les 8 membres du Yoga appelés Ashtangasont représentés par l'arbre du Yoga.
Les racines de l'arbre, les Yama sont un huitième de la discipline du Yoga qui constitue un ensemble pour trouver l'équilibre en Soi.
Les Yama sont des règles de bonne conduite envers les autres. Et comme tout est lié elles sont à pratiquer pour soi et sur le tapis dans les postures.
Le cinquième Yama (et le dernier) est Aparigraha qui est le détachement, la non convoitise.
Il est décrit dans le Sadhana Pada aphorisme II.39 de Patanjali :
"Aparigraha sthairyé janma kathamatasambodhah"
qui est traduit par :
"celui qui se désintéresse de l'acquisition de biens inutiles connait la signification de la vie"
Il est précisé que la vie est en perpétuel mouvement. Tout change à chaque instant. Il est vain de s'attacher à l'impermanence en espérant la voir durer, et seule l'absence de désir permet d'être dans le fil de la vie, d'en connaître le sens véritable.
Dans la vie, c'est l'art de la simplicité. La société tend à nous faire croire que le bonheur est dans la consommation d'objets de dernier cri en tous genres. La simplicité replace l'expérience de vie dans son authenticité comme porteuse de joie profonde. Le mental devient alors clair et calme car il n' est possédé par un désir extérieur et impermanent.
Il est le cinquième fondateur à mettre sur son tapis.
Aparigraha sur le tapis, c'est le détachement de la posture en elle même, de ne pas chercher quelque chose même de déjà connu ou exploré. De lâcher le résultat que nous souhaiterions avoir (la comparaison avec la posture que nous avons pratiquée la veille ou celle du voisin) pour se laisser porter par l'expérience en elle même.
Posés sur notre tapis ou sur notre coussin de méditation, nous recherchons les fruits de notre pratique, un apaisement mental, un corps complètement relâché, souple ou fluide, quelque chose d'agréable qui pourrait nous rassurer que tout ce temps est un temps capitalisé.
Notre mental commente et juge que l'expérience n'a pas été celle que nous avions escomptée alors nous sommes décu de nous, de l'enseignant, de la pluie et du beau temps.
L'attachement à l' impermanence est la cause de la souffrance, Dukkha.
Le mental est lui même impermanence totale et pour gagner le détachement et la liberté intérieure il faut se placer dans l'espace en nous qui lui, reste permanent quoi qu'il advienne : l'observateur conscient et neutre à ce qui est. Et ce qui est, sera toujours la meilleure expérience pour Soi.
Les cinq Yama, les racines de l'arbre du Yoga, sont interdépendants et imbriqués les uns dans les autres.
Ils apportent la fondation pour l'équilibre, l'harmonie dans nos relations extérieures, avec le monde et également avec nous mêmes.
Ils sont les fondements de la discipline et de la pratique du Yoga.
Namasté!
Sté ❤️